Stephen Huddart est actuellement président‑directeur général de La fondation McConnell, mais il occupait le poste de vice-président durant les premières années du partenariat entre SiG et la fondation. Il a donc été témoin de la manière dont l’initiative a évolué et changé durant ses dix ans d’activité. Voici ses réflexions tirées du livre sur SiG.
Le 8 juin 2017, le gouvernement fédéral a mis sur pied un comité directeur composé de 17 personnes dans le but d’élaborer conjointement une stratégie d’innovation sociale et de finance sociale au Canada, un signe que ces deux domaines sont en voie d’atteindre leur pleine maturité.
Un mouvement d’innovation sociale, ainsi que les mentalités et outils s’y rapportant se répandent depuis plus de dix ans dans les secteurs public, privé, financier, universitaire et de la société civile. Ce mouvement est de nature « sociale » parce qu’il touche la société en général, des défis précis et chacun de nous en particulier. Il donne lieu à de nouveaux partenariats intersectoriels et améliore les résultats pour les personnes et les communautés vulnérables. Il participe à la réconciliation autochtone, dynamise nos villes, crée des emplois en économie sociale et accélère la R et D sur le plan social. Il crée un marché d’idées et de résultats issus du changement systémique. Enfin, il permet au Canada d’entretenir des liens avec des leaders du domaine de l’innovation du monde entier.
Nous avons créé un Fonds d’innovation sociale pour appuyer les différentes étapes d’innovation.
Dans une certaine mesure, ce sont Génération de l’innovation sociale (SiG) et ceux dont les travaux sont décrits dans l’ouvrage Social Innovation Generation: Fostering a Canadian Ecosystem for Systems Change qui sont responsables de ces développements. Ils sont toutefois les premiers à dire qu’il est préférable de parler d’une contribution commune et d’un contexte en évolution plutôt que s’attribuer le mérite. Il serait donc plus adéquat de dire que SiG a façonné les conditions qui permettent à l’innovation sociale de prospérer. De ce point de vue, ses travaux sont en grande partie terminés et son histoire se veut un récit utile, mais aussi un prélude à ce qui va suivre.
SiG a agi comme un « système d’exploitation secondaire » pour La fondation McConnell, rendant possible la conception d’outils comme les laboratoires d’innovation sociale et la finance sociale, ainsi que leur utilisation dans le cadre de nos travaux et leur partage avec d’autres. Nous avons créé un Fonds d’innovation sociale pour appuyer les différentes étapes d’innovation. Nous avons vécu plus d’expériences d’apprentissage avec nos titulaires de subventions, nos partenaires et les membres de notre conseil. De nouveaux programmes comme Des villes pour tous, Winnipeg Boldness et WellAhead ont permis d’introduire le concept de subsidiarité, soit la décentralisation de la prise de décisions pour mettre celle-ci entre les mains de l’autorité compétente la plus petite ou locale. Comme nous l’ont dit les Nisga’a à la suite de l’introduction d’un nouveau programme de bien-être pour les enfants adapté d’un point de vue culturel : « Merci de nous laisser le temps de faire ceci correctement. »
Qu’il s’agisse des changements climatiques, de la réconciliation autochtone ou de l’amélioration des services sociaux, il est urgent d’intégrer l’innovation sociale à l’innovation technologique, scientifique et économique.
De nos jours, l’innovation sociale et la finance sociale permettent à La fondation McConnell d’aligner ses ressources à un nombre toujours plus grand de pairs philanthropes et de partenaires divers, ce qui donne naissance à des écosystèmes humains axés sur le changement systémique.
Tous les secteurs peuvent désormais utiliser l’innovation sociale et transformer des problèmes complexes en occasions de croissance inclusive. Qu’il s’agisse des changements climatiques, de la réconciliation autochtone ou de l’amélioration des services sociaux, il est urgent d’intégrer l’innovation sociale à l’innovation technologique, scientifique et économique. Harmoniser ainsi les efforts augmentera nos chances d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, l’atteinte de ces derniers ne pouvant pas dépendre d’un seul secteur. Ce faisant, nous pourrons obtenir conjointement de meilleurs résultats pour les Canadiens et, possiblement, servir de modèle pour d’autres pays.