Re-Code vit une période exaltante – alors que le travail poursuit son essor sur des campus d’un bout à l’autre du Canada, nous sommes à élaborer des moyens d’évaluer et de mesurer de manière efficace l’impact de ce travail. La question qui nous guide : « À quoi ressemblera le succès? ». Pour nous aider à y répondre, nous avons prévu un ensemble de résultats recherchés, tout en étant conscients du fait qu’il y aura plusieurs inconnues. Re-Code travaille au sein du système plus vaste des études supérieures, un système également complexe; c’est pourquoi il faut concevoir et adapter en conséquence notre cadre d’évaluation.
Tim Draimin, directeur général de Génération de l’innovation sociale, m’a récemment suggéré de lire The Rainforest : The Secret to Building the Next Silicon Valley. Le livre explore le rôle de la nature humaine et des réseaux humains dans la création du changement et l’innovation, à partir de l’hypothèse que pour vraiment influer sur le changement, nous devons mieux saisir le rôle des piliers. Dans les systèmes biologiques – forêt ou océan –, les espèces piliers agissent souvent comme pôles d’appui essentiels. Elles interagissent à tant d’égards utiles avec tant d’autres parties de l’écosystème que leur présence exerce un impact démesuré sur le système (traduction libre, page 70). Pensez au rôle de l’abeille pollinisatrice dans notre système alimentaire et cela vous donnera une idée de l’importance des espèces piliers.
Il n’est donc pas étonnant que nous ayons opté pour une approche d’innovation sociale afin de saisir notre impact.
Ce n’est pas une mince affaire d’évaluer l’apport de Re-Code à la transformation d’un système tout entier. Le simple fait d’établir si un système a changé est parfois difficile. Comme l’écrit dans le Guardian Kieron Kirkland, gestionnaire en recherche développementale à Nominet Trust, nous avons besoin d’approches d’évaluation qui puissent détecter les effets imprévus et inattendus de notre travail. Il n’est donc pas étonnant que nous ayons opté pour une approche d’innovation sociale afin de saisir notre impact. Cela veut dire que notre évaluation favorisera l’apprentissage continu, permettant aux changements constatés en temps réel d’éclairer les activités et les champs d’intervention subséquents.
Pour estimer l’impact de Re-Code, nous ferons le suivi de changements tangibles : nombre de cours en innovation sociale, nombre d’activités parallèles au programme, nombre d’entreprises à vocation sociale nouvellement créées, etc. Mais nous nous intéresserons aussi aux résultats à l’échelle systémique, tels que le niveau de raffinement de l’écosystème initial d’entrepreneuriat social et de finance sociale. Nous avons créé un ensemble de questions relatives à l’apprentissage qui vont nous permettre de mieux saisir comment les objectifs et les activités concourent à produire un impact systémique qui transcende toute activité ou tout résultat pris isolément.
Au bout du compte, l’objectif de Re-Code est de devenir l’abeille du système postsecondaire, qui pollinise le changement en jouant le rôle de tissu conjonctif ou de ciment de l’intégration, de l’impact et de l’influence. L’évaluation nous donnera un premier constat réel du chemin que nous avons parcouru vers cette destination.