Partenaires de longue date : la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations et la Fondation McConnell

Illustrations d'Eruoma Awashish

Pour souligner les 20 ans pendant lesquels la Fondation McConnell s’est engagée sur la voie de la réconciliation, nous voulons rendre hommage à notre partenaire la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations (Société de soutien).

La Fondation a commencé à appuyer des activités de réconciliation en 2003 dans le cadre du projet Caring Across the Boundaries de la Société de soutien. Celui-ci encourageait les partenariats entre des communautés autochtones et des organismes du secteur bénévole, apportant un soutien aux communautés selon leurs propres conditions. Cette première contribution financière a marqué le point de départ d’un partenariat de presque 20 ans avec la Société de soutien et sa directrice générale, la Dre Cindy Blackstock. Le leadership, la compréhension et la passion de cette dernière nous ont s dans notre parcours de réconciliation alors que nous apprenions à mieux comprendre les réalités auxquelles sont confrontés les Premières Nations, les Métis et les Inuits du Canada.

La Dre Blackstock compare les débuts de cette relation à une lampe de poche éclairant dans la nuit :

Illustration of a flashlight- yellow on black background.« Les injustices les plus graves sont souvent celles qui sont devenues normales dans la société, au point de devenir invisibles. En 2011, j’étais étudiante dans le programme conjoint McGill-McConnell et j’avais l’impression de regarder à l’aide d’une lampe de poche dans la noirceur des inégalités et de la complaisance du public canadien, ce qui s’apparentait à des services publics d’apartheid. »

Le projet Caring Across the Boundaries a permis d’établir des partenariats entre le secteur bénévole et des communautés de Premières Nations. Il s’agissait là d’une première étape pour remédier à ces inégalités. Le projet a aussi façonné l’orientation stratégique de la Société de soutien, l’objectif étant désormais de démonter certaines des injustices structurelles qui touchaient les enfants des Premières Nations.

« Le but était de mettre tout cela plus en lumière afin que les Canadiennes et les Canadiens puissent repenser leur relation avec les Premières Nations », précise la Dre Blackstock.  « C’est durant ces premiers temps, alors que nous étions le seul faisceau de lumière dans l’obscurité, que la Fondation McConnell est devenue notre alliée. »


 

Des partenariats à long terme pour une réconciliation durable

Les activités de la Société de Soutien se sont concentrées sur les litiges, la recherche et l’éducation pour réparer les injustices systémiques qui touchent les enfants des Premières Nations au Canada. En 2007, en compagnie de l’Assemblé des Premières Nations, elle a déposé une plainte à la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP), alléguant que le Canada exerçait une discrimination raciale à l’endroit des enfants autochtones parce qu’il leur accordait moins de financement pour les services à l’enfance et à la famille. Elle reprochait aussi au Canada de ne pas avoir adopté le Principe de Jordan, selon lequel tous les enfants des Premières Nations doivent obtenir les services dont ils ont besoin quand ils en ont besoin. Dans les 30 jours qui ont suivi le dépôt de cette plainte, le gouvernement fédéral a cessé de financer la Société de soutien, rendant ainsi les autres sources de financement encore plus cruciales.

« Les enfants des Premières Nations vivant dans des réserves ou au Yukon reçoivent moins de services publics, et ce, depuis la Confédération. Les effets de cela se font sentir dans les domaines de l’eau, de l’éducation, des soins de santé et de la protection de l’enfance. Il est ainsi plus difficile pour les familles de se remettre des traumatismes intergénérationnels causés par les pensionnats », affirme la Dre Blackstock.

Le 26 janvier 2016, le Tribunal canadien des droits de la personne a statué que le Gouvernement du Canada exerçait une discrimination raciale à l’endroit de 165 000 enfants des Premières Nations. Suite à cette pression judiciaire et grâce aux représentations de multiples acteurs, dont la Société de soutien, le gouvernement fédéral a depuis prévu 3.5 milliards de dollars en services pour les enfants de Premières Nations, conformément au principe de Jordan. L’application à long terme de cet engagement financier se fait en collaboration avec des partenaires provinciaux, des Premières Nations ainsi que des organismes de services à travers le pays, comme expliqué sur le site Web du gouvernement.

La bataille juridique se poursuit néanmoins. À la fin de décembre 2021, deux ententes de principe historiques de 40 milliards de dollars ont été conclues entre le Gouvernement du Canada, la Société de soutien et l’Assemblée des Premières Nations. Ces ententes indemniseront les enfants des Premières Nations qui ont été victimes de discrimination et aborderont les inégalités persistantes relativement aux services à l’enfance et à la famille des Premières Nations et au Principe de Jordan. Des litiges et des négociations sont en cours.

Spirit bear is a stuffed animal dressed in traditional Indigenous clothes and mocassins; waving his left paw.

La Société de soutien a travaillé sans relâche pour sensibiliser le public face aux inégalités qui touchent les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations. Elle est accompagnée dans ces projets par Spirit Bear, qui représentent les enfants autochtones dans les litiges des droits de la personne, ainsi que tous les enfants qui rêvent de réconciliation et d’équité. On trouve cet ourson symbolique dans le matériel éducatif destiné aux enfants afin de faciliter l’apprentissage de la justice sociale et de la réconciliation. Il apparaît aussi dans un catalogue impressionnant de livres, de films, de guides d’apprentissage et de ressources, qui peuvent être filtrés par groupe d’âge.


 

Apprendre de l’intérieur

L’engagement de la Fondation McConnell envers la réconciliation a progressé depuis sa contribution financière de 2003. Ce premier appui a mené à la création de son programme de réconciliation en 2013 et en 2021, la réconciliation est devenue une des trois sphères d’intérêt qui forment les piliers de sa direction stratégique actuelle.

« Nous remercions Cindy Blackstock et la Société de soutien, qui nous ont aidés à entamer notre parcours de réconciliation qui dure depuis bientôt 20 ans. Nous avons encore beaucoup à apprendre et beaucoup à faire », dit Lili-Anna Pereša, la présidente-directrice générale de la Fondation. « Nous sommes reconnaissants envers tous les partenaires qui nous guident en nous permettant d’appuyer des solutions ancrées dans les communautés. »

« À l’aube de ces 20 ans, nous sommes conscients que pour aborder l’écart existant entre les peuples autochtones et les peuples non autochtones, nous allons devoir impliquer plusieurs secteurs que cela soit des entreprises, des fondations philanthropiques, des gouvernements et des organisations à vocation sociale. Tous ensemble, nous devons co-créer des solutions à long terme de manière complémentaire », explique Pereša. « Nous savons que ce parcours se fait à la fois à l’interne et à l’externe, et cette démarche est à la fois personnelle, organisationnelle et systémique. Nous espérons continuer à élargir le faisceau de lumière pendant des années encore, en collaboration avec nos partenaires. »


En apprendre davantage sur la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations.

 

Les cycles et les saisons : un mot sur la réconciliation illustrée

Il y a six saisons dans la culture atikamekw. Le pré-printemps et le pré-hiver sont des saisons qui permettent de se préparer à ce qui s’en vient. Le travail de l’artiste Eruoma Awashish illustre le sacré des saisons et des saisons intermédiaires. Ses œuvres nous aident à réfléchir à la réconciliation. Comment nous préparer ou prévoir pour ce qui s’en vient, qu’il s’agisse de l’hiver qui arrive ou du prochain printemps? Les communautés autochtones et non autochtones continuent de grandir ensemble sur le chemin de la réconciliation. Il se peut qu’en cours de route, nous soyons confrontés à des questions refaisant surface de manière cyclique. Tout comme les saisons, qui nous rappellent ces cycles. Elles nous invitent à nous préparer, à revenir et à repenser à ces enjeux complexes.