Le Canada montre la voie en matière de données sur les organismes de bienfaisance

 
Article d’invité écrit par Michael Lenczner, directeur et fondateur de Powered by Data. Cet article a été publié à l’origine sur le site de Powered by Data. Il est affiché ici avec la permission de l’auteur.
 
data-tapes
 

Prenons quelques instants pour faire quelque chose de très inhabituel pour nous les Canadiens : faire l’éloge de notre pays

 
Prenons quelques instants pour faire quelque chose de très inhabituel pour nous les Canadiens : faire l’éloge de notre pays.
Le GovLab a récemment publié un nouveau rapport, après avoir cherché aux quatre coins du monde les meilleurs exemples possible des impacts positifs de l’ouverture des données. La première édition du rapport comporte une dizaine d’études de cas, dont l’une porte sur le pays des grands froids.
Le rapport du GovLab se penche sur la façon dont le Canada publie des données financières sur les organismes de bienfaisance, qu’il collecte au moyen du formulaire T3010. À Powered by Data, ce sujet nous tient à cœur puisque nous sommes à l’origine un projet parallèle d’Ajah, une entreprise qui a fait ses débuts en travaillant sur le jeu de données du T3010.
En quoi l’approche du Canada à l’égard des données sur les organismes de bienfaisance est?elle si particulière? Trois points ressortent :
 

#1: Les données du Canada sont lisibles par machine.

Comme le révèle l’analyse du GovLab, le T3010 est à peu près semblable au formulaire 990 rempli par les organismes de bienfaisance aux États?Unis. Toutefois, nos voisins du Sud sont très en retard sur nous en ce qui concerne l’accessibilité des données sur ces organismes.
Les différences sont si flagrantes qu’il n’est aucunement nécessaire d’être spécialiste des données pour les remarquer. À gauche est présenté un exemple de résumé fait à partir du formulaire T3010 par l’Agence du Revenu du Canada (ARC), et à droite, une page de résumé du formulaire équivalent des États?Unis (formulaire 990).
CRA562618866_201312_990PF
 
Il est facile de voir lequel est le plus convivial, et les différences ne s’arrêtent pas à l’apparence. Le formulaire 990 est publié en ligne sous forme de document PDF individuel, si bien qu’en extraire des données est un cauchemar. En revanche, les données du formulaire T3010 sont présentées de façon agrégée et structurée, ce qui en facilite leur exploitation.
 

#2: Les données du Canada sont disponibles depuis des dizaines d’années.

Bien que le jeu de données provenant des formulaires T3010 n’existe sous forme de données ouvertes que depuis 2013, l’ARC publie des données fiscales sur les organismes de bienfaisance depuis 40 ans. Le format a évolué au fil du temps (passant du papier dans les années 1970 aux bandes de données dans les années 1990, au CD-ROM dans les années 2000, puis enfin à l’actuel format en ligne), mais la diffusion des données n’a jamais cessé.
Cette longue expérience a permis au Canada de se doter progressivement d’une communauté de chercheurs et de fournisseurs de services qui travaille sur les données du formulaire T3010 et ajoute une valeur et une perspective à l’information publiée. Comme le fait remarquer l’une des personnes interviewées pour le rapport du GovLab, « on rendait accessibles les données avant même l’ouverture « officielle » des données ».
 

#3: Les données du Canada sont les plus complètes au monde.

Il convient de le rappeler : aucun pays ne surpasse le Canada en matière de publication de données sur le secteur des organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Loin de là. Toutes les subventions versées par les fondations ou les organismes de bienfaisance au Canada sont à présent déclarées en ligne. Il est donc plus facile d’analyser l’évolution de ce secteur au cours des 15 dernières années.
Quelques améliorations, comme la publication des numéros d’entreprise de tous les organismes de bienfaisance et sans but lucratif, permettraient sans doute à l’ARC d’enrichir les données qu’elle fournit à propos du secteur social. Cela étant dit, le Canada est en avance dans ce domaine, et le rapport du GovLab le rappelle bien.