L’alimentation au futur

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L’été dernier, mes enfants et moi avons lu Farmer Boy, le célèbre roman de Laura Ingalls Wilder qui raconte la vie d’Almonzo, un garçon qui grandit dans une ferme de l’état de New York. Il est frappant de constater combien la nourriture était importante dans la vie d’Almonzo et à quel point l’alimentation de sa famille était variée et abondante. Presque aussi frappant que la diversité et l’omniprésence du travail à effectuer sur la ferme. La table du dimanche débordait de pain frais, de pâté au poulet à la croûte épaisse, de fèves au lard, de « tranches frémissantes » de lard, de betteraves rouges marinées, de tarte à la citrouille ainsi que de tarte aux pommes avec du fromage.
little houseL’été d’avant, j’avais lu Orenda de Joseph Boyden, une histoire nettement moins bucolique qui remonte plus loin dans le passé et qui peint le portrait des premiers et souvent sanglants contacts entre les Haudenosaunee, les Hurons-Wendats et les jésuites français dans la région désormais connue sous le nom de Centre de l’Ontario. Là encore, la nourriture y est omniprésente, cette fois accompagnée de la description des trois sœurs, des caribous[BH1], des poissons et des baies. Mais parallèlement à ces somptueux festins, sévissent également la famine, la sécheresse et la destruction des récoltes.
Mes lectures ont d’ailleurs trouvé un écho dans la réalité avec la nouvelle selon laquelle le Soylent, la boisson beige qui renfermerait toutes les substances nutritives dont le corps a besoin pour fonctionner, commençait à arriver au Canada. À l’automne, le Centre international de recherche sur le cancer a classé la viande transformée parmi les produits représentant une cause réelle du cancer. Selon une étude de l’Université de Guelph, le Canadien moyen devrait dépenser 345 $ de plus en épicerie en 2016. Le changement climatique, notamment engendré par la production alimentaire, a fait en sorte que nous avons failli franchir la barre des deux degrés tant redoutée. Cette question a finalement reçu l’attention du monde entier à Paris et a également été prise très au sérieux à Ottawa. Et le spectre des enfants syriens mourant de faim dans les villages assiégés qui me hante encore.

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Toutes ces questions m’ont amenée à me demander à quoi ressembleront les aliments du futur? Où allons-nous, où voulons-nous aller et que pouvons-nous faire pour changer les choses?


D’une certaine façon, ces questions sont à la base de notre travail à la fondation sur les systèmes alimentaires durables depuis que tout a commencé il y a plus de cinq ans. Il y a eu beaucoup de changements; des progrès nets et inspirants ont été réalisés sur certains plans. Pourtant, certaines populations sont encore aux prises avec des insécurités importantes et inacceptables en matière d’alimentation, avec un taux grandissant de maladies chroniques liées à l’alimentation et avec de graves menaces environnementales, comme la pollution des sols et des eaux ou la détérioration de l’agrobiodiversité.
C’est dans un esprit d’apprentissage continu que, au cours des six prochains mois, nous tendrons le micro à 12 grands penseurs en matière d’alimentation au Canada pour tenter de répondre à ces questions brûlantes. Ils sont nos titulaires de subvention, nos investisseurs, nos partenaires et nos leaders établis ou émergents. Si leurs avis sont certes variés, ils ne sont toutefois pas exhaustifs ni représentatifs. Nous savons que ces personnes ont d’importants messages à livrer, et il nous tarde de les entendre. Restez connectés à cet espace pour en savoir plus sur Les aliments du futur.
 
 
Ce blogue fait partie de la série L’alimentation au futur. Nous voulions savoir à quoi ressembleront les aliments du futur? Où allons-nous, où voulons-nous aller et que pouvons-nous faire pour changer les choses? Au cours des six prochains mois, nous tendrons le micro à 12 penseurs en matière d’alimentation au Canada pour tenter de répondre à ces questions cruciales.
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