En route vers Paris : L’Alberta en mutation – l’Energy Futures Lab

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Article d’invité par Chad Park, directeur général, The Natural Step Canada

Avertissement: les opinions exprimées dans le blog ci-dessous sont celles de l’auteur et pas nécessairement celles de la Fondation

Il y a six mois, je suis revenu à Edmonton avec ma femme et nos jeunes enfants, après avoir quitté l’Alberta il y a près de 20 ans. Pourquoi ce retour? Une occasion qui ne se présente qu’une fois dans la vie : diriger l’Energy Futures Lab – un projet si opportun et si pertinent que je n’ai pu résister à l’appel.
La façon dont l’Alberta choisit d’aborder les changements climatiques, la sécurité énergétique et le développement durable est un élément clé de sa prospérité, et de celle du pays tout entier. Il n’était pas question de laisser passer la chance de participer à un projet qui contribue à éclairer cette décision.
À partir du constat inquiétant de notre dépendance envers le prix d’une matière première qui échappe à notre contrôle, jusqu’au résultat étonnant des élections provinciales cet automne, les signes étaient clairs : l’Alberta était prête à amorcer un nouveau débat sur son avenir énergétique. Dans mes rencontres avec des centaines de leaders et de groupes de toute la province dans les derniers mois, la réaction la plus courante à l’Energy Futures Lab a été : « Wow! Ça ne pouvait pas tomber plus à pic! »
Le succès ou l’échec de l’Energy Futures Lab dépendra de qui d’autre choisit de ne pas résister à l’appel. La période de candidatures pour la bourse de l’Energy Futures Lab se terminait le 30 juin. C’est maintenant un vrai plaisir pour les organisateurs – les membres de l’équipe de conception – d’étudier près d’une centaine de demandes de particuliers et d’organismes désireux de se joindre eux.
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Au fur et à mesure que le Lab se faisait connaître dans les derniers mois, notre optimisme prudent n’a cessé de grandir quant à la réaction des gens : l’intérêt suscité dépassait de loin toutes nos espérances! En étudiant les candidatures, assis sur le quai au bord du lac Temagami, j’ai été renversé du nombre de candidatures et de leur qualité.
Quelques exemples :

  • Des Albertains de la 5e génération qui aiment profondément leur province;
  • Des entrepreneurs nouvellement arrivés de tous les continents, attirés par le dynamisme et les promesses de la culture novatrice de l’Alberta;
  • Des cadres de l’industrie du pétrole et du gaz conscients que les changements climatiques vont transformer profondément leur industrie et qui veulent faire partie de la solution;
  • De hauts fonctionnaires de plusieurs ministères de la province animés du désir sincère de faire partie d’un gouvernement qui mène le train;
  • Des administrateurs municipaux en quête de moyens d’accroître l’efficacité de leur travail en s’associant à d’autres;
  • Des Albertains autochtones qui voient la transition énergétique comme une source de possibilités et de nouveaux rapports pour leurs nations et leurs collectivités; et
  • De jeunes leaders désireux de voir l’Alberta jouer un rôle de chef de file dans un avenir qui arrive à grands pas.

Les Albertains veulent prendre part à quelque chose qui compte, et nous savons que le reste du Canada a les yeux fixés sur nous – surtout à l’approche de la conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris un peu plus tard cette année.
Ce désir est palpable dans toute la province – dans les rencontres avec Shannon Phillips, ministre de l’Environnement; avec Andrew Leach, président du comité consultatif sur les changements climatiques; ou avec Wilton Littlechild, de la Commission de vérité et de réconciliation.
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Et surtout, je suis revenu dans ma province natale parce que je croyais que les clichés factices – qui opposent l’environnement à l’économie, la croissance à la conservation – ne pouvaient refléter ce qui se passe vraiment en Alberta. Avec ce que je sais des gens et de la culture en Alberta, je crois que si on lui en donne seulement la chance, ma province va étonner les gens d’ailleurs qui s’enferment dans une logique d’eux contre nous.
Même si l’EFL en est à ses débuts, le processus m’a déjà démontré que les Albertains sont prêts à aller au-delà de la polarisation et à participer activement à la création d’un discours qui leur est propre.
La liste des boursiers de l’Energy Futures Lab sera annoncée d’ici la fin de l’été. Préparez-vous à d’autres surprises de la part de l’Alberta.
Regardez-nous aller : ce n’est qu’un début!
 
chad_parkChad Park est directeur général et membre fondateur de The Natural Step Canada et directeur de l’Energy Futures Lab. Avec le mentorat et l’appui stratégique de La fondation de la famille J.W. McConnell, The Natural Step s’oriente de plus en plus vers la création de partenariats et de collaborations. Cela a permis d’élaborer et de lancer avec succès une démarche multipartite en vue de s’attaquer à des problèmes complexes sur le plan social et environnemental, le Sustainability Transition Lab (Lab de transition vers la viabilité).
Cet article fait partie de la série En Route Vers Paris. Sur la route menant à la Conférence de Paris, nous avons créé une série d’article sur les initiatives pancanadiennes qui valorisent une économie faible en carbone. Dans cette série de blogues, nous avons invité des experts avec qui nous collaborons au sein dans le secteur ‘Économie et Énergie’ à partager avec nous leurs réflexions. Notre objectif est de soutenir ces initiatives qui visent à transformer le discours sur la question du climat pour illustrer tout ce que l’on gagne avec le développement durable. Cliquez ici pour voir d’autres articles dans la série.