Découvrir le monde de la finance sociale

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Note : Cet article a été publié à l’origine sur le site de Re-Code. Lire l’article original ici. 
Par Alexandra Reda, Diplômée en gestion internationale des affaires, Université Concordia

Je ne connaissais pas le monde de la finance sociale et de l’investissement d’impact.

L’été dernier, j’ai eu l’occasion de faire un stage avec l’équipe de finance sociale de La fondation de la famille J.W. McConnell – une expérience différente de tout ce que j’avais vécu jusque là. Avant le stage, j’avais une formation très classique en finance et système bancaire, et j’avais travaillé dans une société de gestion de portefeuilles les trois années précédentes.
Tout cela a vite changé quand l’équipe m’a initiée au portefeuille actuel de la fondation et à sa stratégie pour les prochaines années.
Le portefeuille actuel comprend divers profils risque-rendement : organismes caritatifs, organismes sans but lucratif, entreprises sociales à but lucratif et même grandes sociétés. Malgré cette diversité, tous les investissements visent les objectifs d’investissement d’impact de la fondation et exercent un impact à un ou deux niveaux de la société ou du changement sociétal. Cette tactique peut inciter d’autres fondations et institutions (comme les écoles) à envisager des moyens novateurs de répartir leurs fonds de dotation.

Un des investissements de la fondation – 5 M$ avec la société de capital-risque Real Ventures – a attiré mon attention. Il vise à « servir les entrepreneurs et stimuler le développement des milieux où ils prospèrent ». Dans la liste des entreprises du portefeuille de Real Ventures, j’ai eu le plaisir de trouver une foule d’idées innovantes à vocation sociale. Par exemple, Causemo veut accentuer le caractère social et mobile des dons de charité. L’entreprise veut lancer sa propre application pour faciliter la recherche de causes, les dons, le pistage et les phénomènes sociaux. Grâce aux fonds de Real Ventures, elle a pu toucher 15 000 donateurs en 2015. Un autre exemple est Varage Sale. Cette entreprise en démarrage veut rendre le processus de recherche, d’achat et de vente de biens usagés plus sûr et plus commode que les options classiques comme Craigslist, eBay ou les annonces classées, en plus de tisser des liens entre voisins. Des fonds comme Real Ventures qui appuient des entrepreneurs sociaux, quelle source d’inspiration! À mon tour, comment puis-je aider les gens de manière novatrice?
J’ai toujours cru qu’un jour, je serais entrepreneure. Il suffisait de trouver la bonne occasion – comme bien des gens. Plus j’en apprends sur les problèmes sociaux, plus je vois des moyens novateurs de les résoudre, et des possibilités d’exercer un impact social.
Malgré son apparition relativement récente dans le monde de la finance, la finance sociale attire de plus en plus l’attention. Un moyen efficace de catalyser l’investissement d’impact partout au Canada en stimulant les activités dans le domaine est de sensibiliser les réseaux actuels d’investisseurs afin de combler les lacunes du financement.
Et qu’en est-il du rôle des collèges et universités? L’édification de communautés entrepreneuriales dans le milieu des études supérieures est un élément clé pour inciter les étudiants à participer à des mouvements sociaux novateurs. C’est LE moyen de créer un impact à long terme au Canada. De retour à la vie étudiante, je suis maintenant mieux informée des outils qui peuvent m’être utiles pour faire éclore des vocations d’entrepreneurs et d’innovateurs parmi les étudiants – qu’il s’agisse de CHNGR à Concordia, qui connecte les entrepreneurs sociaux à des ressources, ou du fonds d’investissement d’impact de UBC.
Depuis mon séjour dans le monde de la finance sociale, j’ai laissé tomber mes idées préconçues. Je sais maintenant qu ‘il est possible d’avoir un impact social sans renoncer au rendement. Plus j’en apprends, plus je veux en apprendre. Et pourquoi la finance sociale ne pourrait-elle pas devenir une pratique courante? Un jour peut-être, on n’aura plus besoin de parler d’investissement d’impact, mais bien d’investissement tout court!
 
Stagiaire en finance sociale à La fondation de la famille J.W. McConnell, Alexandra Reda est diplômée de l’École de gestion John Molson, avec majeure en gestion internationale des affaires. Elle poursuit un programme de deuxième cycle en gestion des ressources humaines à l’Université McGill.