De la rareté à l’abondance : notre histoire

Article d’invité par Mike Morrice, directeur exécutif, Sustainability CoLab, Chad Park, directeur exécutif, The Natural Step and Elizabeth Sheehan, présidente, Climate Smart Business
Au tournant du siècle dernier, Henry Ford, un des grands innovateurs américains, a dit ceci : « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est une réussite ». Cela est encore vrai plus de 100 ans plus tard et exprime bien l’esprit de collaboration que La fondation nous a proposé l’automne dernier.

Se réunir

Au début de l’année 2014, The Natural Step, Climate Smart et Sustainability CoLab, tous soutenus par La fondation de la famille J.W. McConnell, travaillaient dans différentes régions du pays et sur des solutions différentes. Ils avaient toutefois quelque chose d’important en commun : ils optimisaient des projets pour amener des entreprises à passer à une économie à faibles émissions de carbone.
À cette époque, les trois organismes se connaissaient, mais ne visaient pas la collaboration. Cette réalité, combinée à la rareté des ressources, ouvrait la voie à une concurrence future possible entre eux.
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La fondation posa alors un geste de leadership qui arriva au moment parfait : l’offre aux trois organismes d’une petite subvention de collaboration. Il n’y avait qu’une condition : utiliser l’argent pour une priorité commune.
Plutôt que tenter de protéger les similarités entre nos solutions, nous pouvions désormais, en tant que leader de chaque organisme, voir celles-ci comme des occasions. Nous pouvions viser des gains partagés dans nos travaux, après nous être engagés à développer notre compréhension commune.

Rester ensemble

Tout ne s’est pas déroulé en douceur. Il est facile de se réunir. Il est plus difficile de travailler ensemble sur des approches, des modèles d’affaires et des points de vue distincts. Les défis incluaient des choses relativement simples, comme à quelle fréquence nous rencontrer et de qui relevait un employé commun, et des choses plus complexes, comme comment coordonner nos efforts de manière à ne pas nous faire concurrence. Nous avons appris que la communication est cruciale. Il est vraiment utile d’investir du temps dès le début pour clarifier les rôles, la prise de décisions et le processus.

Nous avons réussi à créer une culture d’ouverture et de transparence en laissant les tensions remonter à la surface au fur et à mesure que nous tentions de les résoudre. Nous avons aussi pris le temps de découvrir nos programmes respectifs, la manière dont chaque organisme fonctionne et là où nos plans se complètent les uns les autres.

Il nous a fallu du temps et de la patience, mais nous étions désormais prêts pour quelque chose de plus grand encore.

 

Travailler ensemble

Au début de notre collaboration, aucun des trois organismes ne s’attendait à ce que le paysage politique change aussi radicalement qu’il l’a fait au cours de la dernière année. En Ontario par exemple, personne n’aurait pu prévoir que tous les grands partis politiques seraient en faveur d’un prix de carbone dès le début de l’année 2016. Le Gouvernement du Canada a annoncé son engagement à élaborer un plan crédible pour réduire les gaz à effet de serre de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.
Tout cela a renforcé la position de notre collectif. Après 18 mois de travail, nous sommes prêts à agir auprès du gouvernement fédéral comme un groupe, plutôt que de continuer à travailler en silo. Nous sommes conscients des écarts en ce qui a trait à notre portée géographique. C’est pourquoi nous avons approché l’organisme Quality Urban Energy Systems of Tomorrow (QUEST) pour qu’il se joigne à nous.
Les quatre organismes travaillent donc aujourd’hui ensemble auprès du gouvernement fédéral. Nous lui présentons nos actifs communs, ce qui lui permet de mieux comprendre comment profiter des modèles éprouvés déjà en place au Canada. Cela nous permet aussi d’introduire notre paradigme d’abondance dans cette nouvelle conversation.
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Il reste bien sûr une grande partie de l’histoire à écrire, mais nous voyons ce chapitre comme indicatif de ce qui peut se produire lorsqu’un bailleur de fonds prend un peu de recul, voyant peut-être l’écosystème d’un point de vue plus vaste et différent que ses organismes subventionnés, et permet aux organismes comme nous d’apprendre, en ayant confiance que le résultat final sera souhaitable compte tenu de ce qui jaillit lorsqu’un paradigme d’abondance vient remplacer un paradigme de rareté.

Dans notre cas, nous prévoyons que le meilleur reste à venir.