Aller de pire en mieux grâce à trois seuils

Hal Hamilton_Blog Author
 
L’autre jour, quelqu’un m’a dit que tout allait de mieux en mieux, de pire en pire et de plus en plus vite. La vie ne semble plus simplement continuer comme avant. Même les entreprises de restauration rapide intègrent des objectifs de durabilité à leurs activités. Les marchés local et biologique connaissent une croissance rapide. Des études de consommation indiquent que les consommateurs du Brésil et de la Chine se préoccupent davantage d’une production alimentaire durable que ceux du Canada, des États-Unis et de l’Europe.
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Il est possible de trouver des aliments de qualité sur les marchés spécialisés et le marché dominant, mais le sol et les engrais continuent de tuer la vie marine à l’échelle de la planète, là où les rivières rencontrent les océans. Des petits agriculteurs doivent augmenter leur production ou aller s’installer en ville. Les aquifères disparaissent sous certaines des régions agricoles les plus fertiles au monde.
Ceux qu’on appelle les bonnes âmes tentent de comprendre qui sont les héros et les vilains dans cette histoire, mais les rôles ne sont plus définis de manière si évidente. J’habite une petite ferme où nous gardons les légumes au frais grâce à des climatiseurs installés sur les murs de chambres froides dans la grange. Ce sont des chevaux qui labourent nos champs, néanmoins, l’empreinte carbonique des légumes demeure élevée, à cause des climatiseurs, mais aussi parce que les clients viennent en voiture jusqu’à la ferme les jours de cueillette.

J’aimerais que le bœuf d’animaux nourris à l’herbe soit BEAUCOUP mieux que le bœuf d’animaux en parc d’engraissement, mais la science n’est pas claire à ce sujet.

 
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Le réseau du Sustainable Food Lab est composé d’un grand nombre de gens qui sont prêts à poser des questions difficiles et qui n’arrêtent pas avant d’avoir trouvé des réponses. Plusieurs deviennent des leaders du système, c’est-à-dire des personnes qui peuvent faire preuve de respect et apprendre les unes des autres, au-delà des frontières organisationnelles ou idéologiques.
Les leaders du système font face à trois seuils : technique, stratégique et personnel.

  • Technique : Par exemple, qu’est-ce qui pourrait réellement améliorer la qualité de l’eau dans les bassins fluviaux, donner une empreinte carbonique nette positive à l’agriculture ou garantir des revenus de subsistance pour les agriculteurs?
  • Stratégique : Par exemple, quelle combinaison d’incitatifs offerts par le gouvernement et les entreprises motiverait un changement sur le terrain, ou comment pourrait-on mobiliser ces incitatifs là où on en a le plus besoin?
  • Personnel : Par exemple, quelle serait la meilleure façon d’accroître le nombre de gens capables de travailler dans et avec divers organismes et secteurs pour apporter les changements techniques et stratégiques?

Heureusement, une culture de durabilité semble se répandre dans le monde. Les seuils technique, stratégique et personnel amènent les plus courageux parmi nous à faire un pas dans le monde de l’incertitude. Et les défis que cela entraîne font appel à notre créativité, notre ambition et notre humanité.


Mon plat réconfortant préféré?

Nous avons un grand jardin et tous les ans, au mois de mai, je salive devant les asperges (jusqu’à ce que je sois tanné d’en manger tous les soirs pendant six semaines!). J’ai aussi des envies de fraises (jusqu’à ce j’aie le dos endolori d’en avoir trop cueillies!). Et ainsi de suite. La vie est synonyme d’abondance.

Qui regarder pour s’inspirer une vision de l’avenir pour l’alimentation durable?

Les bons agriculteurs. J’ai rencontré récemment Dave McEachren, un agriculteur novateur fabuleux à Glencoe en Ontario. Il est également le directeur de l’association Grain Farmers of Ontario. Lorsque Dave se met à parler de cultures de couverture et de la qualité du sol, ses yeux s’illuminent, tout comme la pièce dans laquelle il se trouve. Il y a des milliers d’agriculteurs autour de nous dont l’inspiration est contagieuse.


A propos de l’auteur

Hal Hamilton a fondé et co- dirige le Sustainable Food Lab. Hal aide à diriger des projets concernant l’eau et la diversification des cultures. Il est conseiller aux organisations et coach pour les personnes dont l’emploi implique la durabilité. Il est également co-fondateur et le corps professoral de l’Académie pour le changement systémique.
 
Ce blogue fait partie de la série L’alimentation au futur. Nous voulions savoir à quoi ressembleront les aliments du futur? Où allons-nous, où voulons-nous aller et que pouvons-nous faire pour changer les choses? Au cours des six prochains mois, nous tendrons le micro à 12 penseurs en matière d’alimentation au Canada pour tenter de répondre à ces questions cruciales.
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